Coopération
- Projets - O.N.G
Des
actions sur le terrain
La Maison de notre association à Agadez jouxtant le cimetière Tanibéré.
Construction dite « sans bois » réalisée traditionnellement en banco.
Agadez.org est le nom de domaine créé par l’association Axe Actuel, qui soutient un ensemble d'activités dans le Nord Niger en coopération avec des associations françaises. (1)
Leur objectif est de mettre en place des organisations autonomes capables d'engendrer des entreprises, privilégiant un savoir-faire, une ingéniosité et une énergie qui ne demandent qu'à s'exprimer, pour un développement durable dans des zones quasi désertiques aux ressources très limitées.
On sait que le Niger est l'un des pays le plus pauvre du monde. Pourtant le Niger renferme en son sous sol des richesses que convoitent plusieurs pays. Si la France exploite depuis 1969 le site de Arlit qui est la deuxième mine d’uranium au monde, d’autres pays comme la Chine ou les Usa attendent au portillon. Dans le sud nigérien, des champs pétrolifères sont en attente d’exploitation. Avoir de telles richesses semble être la pire des choses pour un pays qui deviendra la proie des grandes puissances et dont les bénéfices de ses richesses naturelles n’iront pas gonfler les poches des plus pauvres...
Dans la région d’Agadez et de l’Aïr et dans tout le Sahara, le phénomène de l’Aqmi en est un exemple. Faire régner la terreur sur un territoire aussi grand que l’Europe par une cinquantaine de « terroristes » démontre bien qu’il y a là une volonté de laisser se dégrader la situation pour déstabiliser le Niger et le Mali afin que s’implantent l’ingérence et le contrôle des grandes puissances. (2)
Plusieurs de ces associations ont déjà réalisé des projets dans les domaines de la culture et du travail artisanal.
Les jumelages scolaires avec l'apport de matériel et la réalisation de constructions en dur ont permis à certaines écoles d'Agadez et sa région et de Niamey, de communiquer entre élèves de cultures différentes, d'améliorer la poursuite des études et de lutter contre l'analphabétisme.
Pour nous, œuvrer au Niger c'est prendre en compte une situation bien souvent dramatique et y amener quelques améliorations. Le problème ne pourra être résolu que par des décisions politiques internationales courageuses mais dans cette attente, nous ne pouvons rester les bras croisés...
AFRIQUE ET DEVELOPPEMENT - ETHIQUE
Ces dernières décennies le nombre d’associations à buts humanitaires s’est considérablement agrandi.
Ceci n’est pas un effet de mode mais le résultat d’une plus grande conscience dans l’évolution de notre mode de vie d’européens, qui s’éloigne tous les jours un peu plus des bases qui firent de nous ce que nous sommes : les structures familiales, les libertés, les différences et les particularismes liés aux territoires, la solidarité, la convivialité ordinaire etc.
Les craintes qui dans les années soixante nous faisaient appréhender l’arrivée d’une société de consommation et de technologies dominantes, se sont avérées justes.
Il se trouve qu’aujourd’hui, ce type de société, aux multiples dénominateurs communs de pensée, ne semble pas convenir à une partie d’entre nous ; ainsi certains se tournent-ils vers d’autres horizons en quête d’authenticité.
Aller en Afrique ou vers l’Afrique demande certaines réflexions. Nous pouvons y être utiles mais nous n’y serons pas indispensables ! Au nom d’un écart croissant Nord-Sud qui nous paraît insupportable, il faudra nous garder des réflexes avec lesquels nous agissons dans cette Europe qui perd ses différences. Car l’Afrique riche de ses 1200 langues saurait-elle résister au modèle occidental ?
Il en va de la bonne santé des générations futures.
Pourquoi développer ou apporter un mieux être ?
La réponse nous paraît évidente mais doit être nuancée. La plupart des théories actuelles du développement sont sorties de cette réflexion (dépendance des pays sous-développés, simple retard, déterminisme géographique, ou encore différence des processus de développement des sociétés).
A partir de cela, nous devons nous positionner.
Aider les africains, c’est transmettre ou confronter notre expérience et notre savoir-faire, face à leurs savoir-faire et leurs critères d’organisation et de rentabilité.
Si dans un premier temps il peut y avoir une aide matérielle, il faut très vite que les projets engendrent la création de structures autonomes.
Face aux concepts de développement, de progrès et de rentabilité, il y a la culture.
Les cultures sont à préserver mais lorsqu’une culture n’est maintenue que par son passé, elle se meurt. La culture doit être la structure première et essentielle de tout projet et de toute action.
En ce qui concerne l’enseignement qui est donné dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest en langue française, il est nécessaire et fondamental qu’il se donne à parité avec la langue maternelle.
A titre d’exemple, il est indispensable que les enfants Touareg apprennent à écrire le Tifinagh et à parler correctement le Tamasheq ! Un enfant touareg vivant dans une ville va parler la langue haoussa et le français à l’école. Les télévisions de quartier se sont multipliées, on constate que les films diffusés sont à 90% de nature occidentale. Comment l’Africain peut-il s’identifier ? Que va-t-il faire de sa culture ? Pourra-t-il résister aux sirènes de l’occident ?
S’il nous paraît important de définir certains concepts, c’est pour ne pas multiplier les erreurs qui sont à l’actif de certains organismes qui, au nom d’un humanisme des plus respectables, perturbent plutôt qu’ils n’aident les populations défavorisées ; le paternalisme lié à la dette historique de l’esclavage et de la colonisation, et le manque de suivi sur le terrain annulent toute action élaborée avec la meilleure volonté du monde. Et l’humanitaire vire facilement dans un humanitarisme où les blancs deviennent des « Monsieur cadeau » et des « Madame cadeau » !
L’Association Axe Actuel
Notes
1 – Site créé en 2004
2 – voir le film « Qui sème le vent » de Fred Garson qui dépeint si bien cette réalité.
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