VILLE
D’AGADEZ
- NIGER
AGADEZ
"Egedesh est un mot purement berbère,
très
commun chez les Touaregs Oulimiden de l'Est, chez qui il signifie
famille ou rencontre." Heinrich Barth

La légende dit qu'un jour du XVeme siècle, le premier
sultan de l'Aïr, Younous, trouva sur les bords d'un Korri
une lance plantée par...les esprits. Il vit là un
signe du destin et décida de fonder un village qu'il nomma
Egedesh (Egadas en Tamajak). Au XVIeme siècle, Agadez devenue
prospère excita la convoitise des Songhaï et de son
chef conquérant, maître de Tombouctou, El Hadj Mohamed
Askia, qui l'envahit en 1515, chassant les tribus berbères
fondatrices qui s'établirent dans l'Asawagh. Par la suite
la ville déclina insensiblement tout en conservant ce qui
faisait sa spécificité, le commerce des caravanes.
En 1906 ce fut la présence militaire française qui
secoua la ville, elle fut contestée par le chef historique
de la première "Rebellion" Kaocen qui est encore
aujourd'hui la grande figure historique de la résistance
du peuple touareg. C'est en 1960 que la France décolonisa,
laissant les indomptables Touaregs sans territoire propre, dans
un nouveau pays qui avait été dessiné arbitrairement
sur le papier et qui ne prenait pas en compte les langues et les
peuples.
Agadez était une des villes étape des caravanes sahariennes
vivant principalement du commerce du sel. Si elle pouvait avoir
30 000 âmes dans les années soixante, elle a grandi
très vite et pourrait en compter aujourd'hui, 150000; ce
peuplement rapide étant dû aux différentes
sècheresses qui poussèrent les nomades, ayant perdu
cheptels et paturages à se réfugier dans la ville.
Ainsi une grande partie d'Agadez est composée de quartiers
de tentes en nattes autour d'un centre essentiellement construit
en banco.
Ce type de construction traditionnelle en terre crue dite "architecture
soudanaise", est l'un des attraits de cette ville perdue au
milieu d'un paysage désolé, dominée par son
minaret contigue au Palais du Sultan construit en 1515, hérissé de
troncs d'acacias qui servent d'échafaudages lors des travaux
d'entretien mais aussi, qui repoussent les esprits des djenouns
maléfiques !
Agadez est une plaque tournante où se côtoient diverses
ethnies; pour les Touaregs elle est leur capitale, pour les Kanouri
du Ténéré un refuge, pour les Peuhls du Sahel
un marché, pour les camioneurs, les clandestins et les trafiquants
en tous genres, la dernière étape avant le grand
saut du désert, pour les touristes, la ville à partir
de laquelle ils rayonneront.
Agadez, une ville aux multiples visages, un labyrinthe de terre
où vous ne rencontrerez jamais le Minotaure mais des visages
qui vous sourient, on se dit bonjour, "ça va?... oui ça
va, merci!"
Le climat sec a éloigné d'Agadez les moustiques,
par contre il y a les "chasses-touristes" qui papillonent
autour de la Mosquée et vous harcelent! Au bout de quelque
temps on arrive à les oublier et à s'en défaire
en les ignorant.
On peut trouver un peu de tout dans cette ville qui a une grande
activité faite de petits boulots, une ville qui a gardé son
authenticité à cause et grace à son isolement,
avec ses fêtes traditionnelles de la Tabaski et du Bianou.
La ville n'a encore que très peu de constructions modernes
qui sont, hélas, de véritables verrues, comme l'Hôtel
de la Paix et son ridicule château d'eau. La ville devra
très rapidement constituer une commission pour sa protection
esthétique car les investisseurs qui viennent de Lybie et
autres pays du Moyen-Orient sont entrain d'imposer une architecture
qui ne prend pas en compte l'environnement imagadezan. Surtout
qu'il est prévu qu'Agadez entre dans le "Patrimoine
de l'humanité" en 2005. (1)
1- Il est encore temps de réagir avant qu'Agadez ne devienne
une ville qui ressemblerait à n'importe qu'elle autre. Il
y a dans cette cité, de jeunes architectes qui travaillent
sur l'habitat et les matériaux traditionnels tout en prenant
en compte leur époque et sa modernité; il serait
plus judicieux de les faire intervenir plutôt que de parachuter
des projets réalisés en Tripolitaine et qui jurent
dans ce paysage urbain. C'est un phénomène de mode
résultant d'une influence de la culture arabe et de sa puissance
financière sur un pays pauvre; ainsi, dans un autre registre,
les femmes nigériennes ont-elles délaissé leurs
beaux bijoux d'argent pour mettre à leur cou et à leurs
oreilles des pièces d'or cerclées d'arabesques qui
les fait ressembler à des arbres de Noël! Il est temps
que les forgerons touareg renouvellent leurs modèles et
qu'à leur tour ils soient à la mode, pour que ces
beaux visages retrouvent leur authenticité d'antan...

Agadez capitale de l’Aïr
Situé dans le Nord du Niger, une région au climat
sub désertique et désertique, le département
d'Agadez est limité au Nord-Ouest par le Mali et l'Algérie
, à l'Est par la Libye et le Tchad et enfin à l'Ouest
et au Sud par les départements de Tahoua , Maradi , Zinder
et Diffa.
Il couvre une superficie de 615.200 km2 , soit plus de la moitié du
territoire national (une superficie plus grande que celle de la
France, la ville d'Agadez ne couvrant que 27 km 2 seulement de
la superficie totale du département).
Située à quelque neuf cent soixante cinq Kilomètres
de la capitale Niamey, Agadez , capital de l'Aïr , est divisée
en trois arrondissements qui sont: Arlit , Bilma et Tchirozérine.
Elle compte également une commune de plein exercice: la
ville d'Agadez et trois postes administratifs, à savoir
ceux d'Aderbissinat et Ingall dans l'arrondissement de Tchirozerine
et celui d'Iférouane dans l'arrondissement d'Arlit.
Durant les cinq dernières années, le département
d'Agadez a subi le contrecoup d'une rébellion armée
dont les conséquences se sont traduites par l'arrêt
du flux touristique et d'un certain nombre d’activités
et de projets.
Les
jardins d'Azel
Le relief
Le relief
est essentiellement composé, de vastes plaines
de hautes montagnes et des plateaux désertiques. La commune
se situe entre l'embouchure de la plaine de l’Irhazer et
le massif de l'Aïr. La plaine de l'Irhazer constitue une vaste
dépression argileuse en bordure Nord-Ouest du massif de
l'Aïr. Elle forme une zone à épandage pour les
koris (1) du Sud de l'Aïr.
Le massif de l'Aïr est un massif ancien, constitué de
granite et de roches volcaniques sur une étendue de prés
de 62.000 km2 et d'environ 400 km du Nord et 250 km d'Est en Ouest.
Le territoire communal est traversé par deux cours d'eau à caractère
temporaire ( le kori irhazer madaran et le kori Teloua).
Le kori Irhazer Madaran, moins important que le kori Teloua, vient
des collines du Nord-est de la ville et draine les eaux de pluies
de l'agglomération.
Le kori Teloua vient de loin dans les montagnes de l'Aïr et
permet la recharge des nappes phréatiques sur son passage,
assurant à cet effet l'alimentation en eau des habitants,
des animaux et de l'agriculture irriguée.
1- Les koris : lits de rivières souvent asséchés
Le climat
Le climat
est de type sahélo-saharien. Il est caractérisé par
l'alternance d'une courte saison des pluies qui alimente les koris
sur une période d’environ trois mois, de fin juin à fin
septembre, avec un minimum de précipitations en août
et d'une saison sèche de neuf mois d'octobre à juin.
Les pluies, d’une moyenne de 150mm, par an sont extrêmement
rares et presque inexistantes par endroits (Bilma), elles varient
considérablement d'une année à l'autre.
Population
La population d' Agadez , comme toutes celles des autres villes,
est constituée dans sa majorité des personnes venues
de tous les horizons pour résider aux côtés
des autochtones. Le peuplement est composé de plusieurs
ethnies dont la plus nombreuse est l'ethnie Touareg.
La population vit surtout du commerce, de l'artisanat et de l'agriculture.
En 1995, Agadez comptait 85.808 habitants. Elle est estimée à 130
000habitants aujourd’hui. Son taux d’accroissement étant
de 8,5%.
Historique
La ville d'Agadez fut créée vers 1460 par trois confédérations
targuies: les Sandales, les Kel-Ouwey et les Kel-Gress. Ces confédérations étaient
composées de plusieurs tribus venant d'Aoudila dans le golfe
de Syrte en Libye.
Agadez fut la capitale de l'Aïr.
«
Tagadez » signifie « visite » en Tamacheq (langue
touarègue). Dans le parler et le dialecte Agadézien
apparaissent aussi des mots Songhaï.
C'est au début du 16eme siècle que commença
le métissage des ethnies entre Touareg, Haoussas et Songhaïs
.
La grande mosquée d' Agadez dite mosquée du Vendredi
, fut construite en 1515 sous la direction de Zakaria , un étranger
venu de Libye, le célèbre minaret surplombe le palais
du sultan d’Agadez. Sa hauteur est de 27 mètres, la
construction est en banco, les tronc d’arbres dont il est
hérissé, servent à son entretien, ainsi au
fil des siècles, les maçons ont-ils pu, de la base
au sommet, remédier aux dégradations du temps. Ce
type d’architecture, dite soudanaise, est particulier à la
région du Sahel.
Le 17eme siècle fut marqué par le début de
la décadence de la ville, provoquée par la descente
des Touareg de l'Aïr qui conquirent Agadez et les autres villes
du sud.
Les 18 eme et le 19eme siècle furent caractérisés
par des razzias et des massacres.
Du 9 au 30 octobre 1850, Heinrich Barth,, explorateur Allemand
se rendant de Tripoli à Koni, résida à Agadez
; il fut le premier européen ayant pénétré dans
Agadez.
Après l'installation des français en 1906, Agadez
connut un mouvement de révolte avec la guerre menée
par Kaoucen ; ce dernier était né vers 1880 dans
le Damergou , issu d'une famille targuie de la tribu des Itesen
.
Enfin, ce n'est qu'après le départ des colons en 1960, date de
l'indépendance de notre pays , qu'une nouvelle ère commença.
Fête
de la Tabaski
Restauration de la mosquée
et du palais du sultan d'Agadez
(PANA 14/01/2002)
La France a décidé de financer la restauration de
la célèbre mosquée et du palis du sultan d'Agadez
au terme d'une convention signée entre l'ambassadeur de
France au
Niger Denis Vene et le ministre de la culture et des sports Issa
Lamine, rapporte l'Agence nigérienne de presse (ANP).
Selon l'Agence, cette opération vise à conserver
et valoriser un ensemble architectural, témoin d'une technique
ancestrale de construction de bâtiments palatiaux.
Elle vise également la formation des maçons et techniciens
traditionnels, la mise en place d'un comité de gestion et
de conservation durable du site.
D'un coût de 34.667 euros, (environ 23 millions de fcfa),
ce projet va couvrir la période allant du 11 janvier au
31 décembre 2002.
L'ANP précise que le Projet de restauration de la mosquée
et du palais du sultan sera conjointement financé par la
coopération française, le ministère en charge
de la culture et l'ONG ''Tallamalakoye''.
Cette restauration de la mosquée et du palais du sultan
d'Agadez, est l'amorce de vastes chantiers ouverts entre 2002 et
2005 precise l'ANP.
Ils concerneront également le palais du sultan de Zinder
(900 km à l'Est de Niamey) le ''TATA'' de Birni (100 à l'Est
de Niamey) et la première résidence du gouverneur
colonial à Niamey.
La grande mosquée d'Agadez (950 km au nord de Niamey) a été construite
au début du 16eme siècle, rappelle-t-on. Son minaret
haut de 27 mètres, est le monument du Niger le plus remarquable
et le plus connu à l'extérieur.
Le palais du sultan construit au 15eme siècle est un bâtiment à deux étages
entouré de nombreuses dépendances faisant office
de salle d'audience et de lieu de culte.
Agadez, est l'une des plus vieilles villes du Niger au passé plein
de vicissitudes. C'est à partir du 15eme siècle qu'elle
a connu sa splendeur.
Carrefour privilégié par sa position intermédiaire
entre la région au sud et au nord du Sahara, elle devint à la
fois cosmopolite et très prospère.
Les populations Touareg, Haoussa, Songhai et Arabes y vivent en
symbiose. L'artisanat s'était très vite développé dans
cette contrée ainsi qu'un transit caravanier très
régulier.

Agadez par Léon l'Africain - 1512
Agadez est une ville murée , bâtie par les rois modernes
sur les confins de la Lybie. C'est la ville des noirs qui est à peu
près la plus proche des villes des blancs... ses maisons
sont très bien construites, à la manière des
maisons de Berbérie, parceque ses habitants sont presque
tous des marchands étrangers. Il y a bien peu d'indigènes...chaque
marchand possède un grand nombre d'esclaves pour lui servir
d'escorte sur la route de Kano, dont les passages sont infestés
par une infinité de tribus qui parcourent le désert.
Le Roi d'Agadez entretient une garde importante et un palais au
milieu de la ville. Mais son armée est composée d'hommes
de la campagne et du désert; en effet, il est originaire
de ces peuples de Lybie, et parfois ces derniers le chassent et
le remplacentpar l'un de ses parents. Mais ils ne le tuent pas,
et c'est celui qui donne le plus de satisfaction aux gens du désert
qui est nommé roi d'Agadez.
Dans le reste du royaume, les gens s'adonnent à l'élevage
des chèvres et des vaches. Ils viventdans des cabanes de
branchages ou de nattes qu'ils transportent sur des boeufs quand
ils se déplacent et qu'ils installent où paissent
leurs bêtes, ainsi que le fontles Arabes.

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