http://www.agadez.org - email : agadez@wanadoo.fr
retour à l'accueil
>>Coopération / Projets >>Culture / Histoire / Société >>Aïr Info Journal >>Galerie photos

Culture / Histoire / Société

Les HAOUSSA



Ils vivent au centre (entre Dogondoutchi et Zinder). Ils sont probablement des descendants de populations sahariennes qui durent céder à la poussée touarègue, pour descendre vers le sud. Ils représentent la grande majorité de la population nigérienne (plus de la moitié).

Mais ici comme au Nigéria, où ils sont 20 millions, les HAOUSSA ne forment pas un groupe ethnique homogène. Leur seul lien commun est en réalité leur langue, la langue haoussa (souvent transcrite en caractères arabes) qui est également parlée dans tout le nord Nigéria et dans plusieurs autres pays de l'Afrique centrale.



Les HAOUSSA sont des agriculteurs de bonne réputation (mil et arachides), mais aussi des artisans renommés du cuir et du vêtement. On y dénombre aussi bon nombre de commerçants cosmopolites, qui sillonnent de longue date l'Afrique de l'ouest et du centre, avec un remarquable sens des affaires.

Parmi les HAOUSSA du Niger, on peut citer : les KOURFEYAOUA ou SOUDJE, que l'on trouve dans l'arrondissement de Filingué. Ils seraient venus de la région de Maïné Soroa, et auraient séjourné un certain temps dans l'Adar Tahoua. La langue haoussa n'est cependant pas leur seule langue. La plupart parlent aussi le zarma ; les MAOURI peuplent l'AREWA, région comprise entre Filingué, Dosso, Adar-Tahoua et Konni. C'est une région fertile et les MAOURI sont réputés pour leur puissance de travail ; les TCHANGA, sont répandus sur les deux rives du fleuve Niger, du côté de la frontière nigéro-béninoise. Ils sont fortement marqués par l'expansion songhaï ; les ADARAOUA, et les KONNAOUA occupent, comme leurs noms l'indiquent, respectivement les régions de l'Adar et de konni. Ce sont des populations essentiellement animistes dont certaines pratiques ésotériques éveillent encore un très grand intérêt. Il y a même les GOBIRAOUA (du Gobir), les KATSINAOUA (du Katsina et, ici, de Maradi et tessaoua), les DAMAGARAOUA (Damagaram ou Zinder) et plusieurs autres groupements ayant presque tous également pris le nom de leur région d'habitation.



Le haoussa est la langue la plus répandue d'Afrique noire avec environ 45 millions de locuteurs. Langue première des Haoussa et des Fulani, c'est la langue dominante au Niger (parlée par 60% des 10 millions d'habitants du pays) et au Nigeria (nord). C'est l'une des trois langues nationales indigènes reconnues par la Constitution nigériane (sur les 115 millions d'habitants du pays en 1996, 32% sont haoussa et fulani). Dans le nord du Nigeria, le haoussa est utilisé dans la presse, l'enseignement primaire - où il facilite l'alphabétisation des diverses minorités - , les émissions de radio et de télévision. En revanche, l'enseignement supérieur est dispensé en anglais, langue officielle du pays.
Le haoussa est également parlé au Ghana, Togo, Bénin, Cameroun, Centre Afrique, Congo-Brazzaville. Grâce aux traditions commerciales des Haoussa, il sert de lingua franca pour le commerce dans toute l'Afrique occidentale.
Le haoussa appartient au groupe tchadien qui présente certaines ressemblances avec les langues chamitiques. Comparé aux autres langues africaines, le haoussa est remarquablement unitaire. On distingue le haoussa standard (dialecte de Kano) du dialecte de l'ouest (Sokoto) et des dialectes nigériens (Tibiri, Dogondoutchi, Filingué).
Le haoussa utilise deux systèmes d'écritures, l'un basé sur l'alphabet latin, l'autre sur l'alphabet arabe. La transcription latine, introduite par les Anglais au Nigeria au début du XXè siècle, s'est imposée en 1930 comme l'orthographe officielle. Quant à l'alphabet arabe, il est encore usité dans les écoles coraniques. Le haoussa est une langue relativement simple : pas de classes nominales, un système de tons qui peu à peu s'efface au profit d'un système fondé sur l'accent et la longueur vocalique ; deux genres (masculins et féminin). A noter deux particularités: la formation très irrégulière des pluriels et l'existence d'un  tu  masculin et d'un  tu  féminin. La richesse du vocabulaire est due en grande partie aux nombreux emprunts à l'arabe (termes religieux et techniques) et, plus récemment, à l'anglais (Nigeria) et au français (Niger).

© association Axe Actuel / agadez.org 2004 -