EMPIRE
SONGHAI
L' Empire songhaï ou (l'empire) songhay. Royaume fondé par
les Songhaïs vers le VI e -VII e siècle, avec pour capitale
Kukya, puis Gao (v. 1010).
Ses souverains, les dia ou
za, se convertirent à l'islam
au XI e siècle. A partir des XI e -XIII e siècles,
ce royaume s'enrichit grâce au passage des caravanes. Dominé par
l'empire du Mali dont il devint le vassal au début du XIV
e siècle, le royaume songhaï recouvrit son indépendance à partir
de 1375, et ses souverains prirent le titre de sonni.
La dynastie des Sonni (dont le célèbre Sonni Ali
Ber, dix-huitième souverain de cette dynastie, et véritable
fondateur de l'Empire songhaï), et, à partir de 1464,
celle des Askias (fondée par Askia Mohammed) portèrent
l'Empire à son apogée aux XV e et XVI e siècles:
en 1492, la prise de Tombouctou et de Djenné par Sonni Ali
Ber priva le royaume du Mali du contrôle des routes commerciales
sahariennes vers le Soudan. Guerrier et conquérant, Ali
Ber se montra toutefois peu favorable aux commerçants et
aux docteurs de l'islam, et c'est l'usurpateur Mohammed, un de
ses anciens lieutenants, d'origine étrangère, qui,
après avoir pris le titre d'askia, fut le véritable
organisateur de l'Empire.
Fondateur d'une nouvelle dynastie, l'Askia Mohammed (1492-1529) étendit
son autorité jusqu'au Sénégal à l'ouest,
et à l'est jusqu'à l'Aïr et au Bornou. Il instaura
un système d'impôts, créa une armée
de métier et une marine de guerre. La puissance de l'Empire
songhaï était liée au contrôle des routes
caravanières transsahariennes par lesquelles parvenait à Tombouctou
l'or du Soudan, et par lesquelles repartait le sel des mines de
Teghazza (Sahara), directement exploitées par les askias,
lesquels, n'appartenant pas à une puissante famille d'origine
royale, tentèrent de conforter leur pouvoir en s'appuyant
sur l'islam.
Mais les luttes internes entre prétendants à la succession
affaiblirent l'Empire: en 1591, une expédition de l'armée
marocaine écrasa à Tondibi (au nord de Gao) l'empereur
Issihak II, et l'Empire songhaï entra dès lors en décadence.
Source : www.memo.fr
L'Empire Songhaï - suite
Empire dominant le Soudan occidental au XVe et XVIe siècle, établi
sur la boucle du Niger et dans la vallée du Sénégal,
qui fut formé à partir du royaume de Gao fondé par
le peuple songhaï.
L'émergence de l'Empire songhaï, qui se fit au détriment
de l'empire du Mali, fut favorisée par le développement
du commerce transsaharien. Son histoire nous est mieux connue grâce
au développement des relations avec les pays musulmans de
tradition écrite, aux travaux des lettrés et des
copistes musulmans de Tombouctou ainsi qu'au sauvetage, à la
fin du XIXe siècle, des manuscrits de cette époque.
Les Songhaï, une population originaire du Dendi, région
au nord de Niamey, au Niger, avaient établi un petit royaume à Gao,
un marché important au confluent du Niger et d'un de ses
affluents asséché, le Tilemsi. Au milieu du XIVe
siècle, les Songhaï commencèrent à secouer
la tutelle de l'empire du Mali, et finirent par dominer la région
sous leur chef Sonni Ali Ber. Celui-ci structura l'administration
et forgea une
armée efficace : développement de la cavalerie, décisive
en saison sèche et construction d'une flotte de grandes
pirogues, indispensable en période de hautes eaux. Ses cavaliers
s'emparèrent de Tombouctou, en 1468, et sa flotte de quatre
cents pirogues assiègea Djenné, imprenable par terre,
cinq ans plus tard. En s'emparant de ces villes marchandes, le
royaume de Gao pouvait contrôler le commerce entre la forêt
(noix de cola), la savane (mil), le désert (sel) et le monde
arabe (produits de luxe).
Bien que converti à l'islam, Sonni Ali resta toujours très
imprégné de la religion traditionnelle et, sous son
règne, on assista à un retour à l'animisme. À sa
mort, en 1492, son fils lui succéda, mais il fut rapidement écarté par
le chef de l'armée Mohamed Sylla, un musulman rigoriste.
L'exclamation de déception qui échappa, à l'annonce
du coup d'État, aux filles du souverain déchu - «a
si kyi ah» («non!! il ne sera pas le chef») -
fut reprise comme titre dynastique par les nouveaux gouvernants
de l'Empire songhaï, les Askia.
Revenu d'un pèlerinage à La Mecque avec le titre
de calife (successeur du messager de Dieu, dirigeant de la communauté musulmane)
pour le Soudan, Askia Mohamed fut le véritable édificateur
de l'Empire songhaï. À sa plus grande extension, cet
empire centralisé s'étendait sur 2 500 km d'est en
ouest, de l'embouchure du Sénégal aux confins du
Tchad et des cités haoussas du Nigeria. Au nord, il contrôlait
les salines de Tehrazza essentielles pour les échanges avec
la savane et la forêt, mais il ne put avoir raison des Mossis
du Burkina Faso. Askia Mohamed relança l'islamisation et
laissa derrière lui une réputation de puritain intransigeant,
que transmirent les griots. Devenu aveugle, il fut déposé par
ses fils qui se disputèrent aussitôt le pouvoir.
Le dernier des grands souverains songhaï fut Askia Daoud.
Il ne put cependant que retarder la mainmise du Maroc sur l'empire.
Le sultan Ahmed el-Mansour s'empara d'abord des salines de Tehrazza,
portant un coup important au commerce songhaï, puis lança
une expédition commandée et contrôlée
par des renégats chrétiens équipés
de canons et de mousquets. Les armes à feu firent pour la
première fois leur apparition au sud du Sahara. En 1591, à Tondibi,
sur les bords du Niger, le bruit du canon affola les troupeaux
de bœufs, dont les Africains comptaient se servir pour charger
leurs adversaires. Cependant, El-Mansour, qui pensait mettre la
main sur l'or du Soudan, fut déçu de cette conquête,
car un rapport envoyé par le chef de ses mercenaires signalait
que le palais du chef de Tombouctou n'arrivait pas à la
hauteur de la demeure du chef de ses âniers. Les gouverneurs
marocains, appelés Zarma (de l'arabe al-Rami «tirailleur»)
par la population, relâchèrent leurs liens d'allégeance
au sultan marocain, et se fondirent dans la population.
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