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Culture / Histoire / Société

Dinosaures du Niger

C’est en 1906 que furent découvert les dinosaures du Niger. Dans les années 70, le paléontologue français, Philippe Taquet, étudia le premier les squelettes complets qui étaient dans un très bon état de conservation. Certaines espèces étant alors inconnues des scientifiques. Vingt ans après, l’Américain Sereno fit de nouvelles recherches, découvrant de nouveaux gisements. A la suite de publications et médiatisations, les pillards de fossiles arrivèrent à Tawachi et surtout à Gadoufawa.

Une partie de ce patrimoine de 135 millions d’années qui est parti à l’étranger n’a pas manqué de réveiller les consciences, aussi est née l’ONG OPPPN EHAS (Organisation pour la protection du patrimoine paléontologique du Niger).

Contact : Aghali Bazo 00/227/440138 et 982861


Jobaria tiguidensis dessin de Tuomas Koivurinne
http://prehistoricsillustrated.com/pg_tuk_09.html

Historique de la découverte des Dinosaures par une expédition conjointe Niger/Université de Chicago

1993:
Le Professeur Paul Sereno, paléontologiste à l'University de Chicago et ses collègues entreprennent de nouvelles recherches au Niger dans la région d'In Gall

1994:
Ils décrivent dans le magazine Science, une nouvelle espèce de dinosaure théropode surnommée Afrovenator abakensis (le "Chasseur Africain") - qu'ils avaient trouvée l'année précédente.

1997:
Paul Sereno et son équipe reviennent au Niger et retournent sur le site d'In'Gall mais également à Gadafawa. Ils ramènent au Niger une copie conforme, grandeur nature d'Afrovenator, visible au Musée National de Niamey

1998:
Ils publient dans la revue Science avec ses collègues un nouveau dinosaure théropode Suchomimus tenerensis (le "sosie du crocodile") du gisement de Gadafawa

1999:
Nouvelle publication dans Science de la découverte de deux sauropodes au Niger par l'équipe de Sereno. L'un Jobaria tiquidensis provient de la région d'In Gall, l'autre Nigersaurus taqueti provient de Gadafawa.

2000:
Troisième expédition paléontologique de Paul Sereno au Niger. Il recherche de nouveaux dinosaures avec son équipe a Gadafawa et autour de la falaise de Tiguidi. Près de Marandet, Ils trouvent un nouveau petit dinosaure cuirassé. Ils ramènent au Niger une reconstitution de Suchomimus et de Jobaria.
Source : site de l’Ambassade américaine de Niamey

Liens « Les dinosaures d’In Gall et de Marandet »
http://www.projectexploration.org/niger2000/feature_12_03_2000_f.htm
http://www.projectexploration.org/jobaria/Jobaria.html


Une vaste collaboration franco américano-nigérienne
Découverte en Afrique des premiers restes complets de dinosaures sauropodes


10 novembre 1999

http://www.cnrs.fr/cw/fr/pres/compress/dinos.html

Communiqué de presse commun CNRS-MNHN

En 1906, les paléontologues découvraient au Niger les premiers restes de dinosaures sauropodes africains. Aujourd’hui, l’Américain Paul Sereno de l’université de Chicago, le Nigérien Bourahima Moussa du CNRS, le Français Didier Dutheil du Muséum National d’Histoire Naturelle et une vaste équipe internationale présentent une espèce nouvelle de dinosaures, datant de 135 millions d’années environ, dont les premiers restes complets à 95% ont été mis au jour dans le Nord du pays : le sauropode végétarien Jobaria tiguidensis. D’autres restes d’une nouvelle espèce de sauropode, appelée Nigersaurus taqueti et datée de 110 millions d’années, ont été découverts dans la région. L’étude est publiée cette semaine dans l’hebdomadaire spécialisé Science (12 novembre 1999).
Au Crétacé inférieur, il y a 135 millions d’années, vivaient dans les plaines marécageuses des environs d’In Gall, dans le nord du Niger, des troupeaux de dinosaures végétariens. Ces animaux appelés Jobaria tiguidensis étaient malgré leurs 17 mètres de long, des êtres extrêmement graciles et indolents dont le cou flexible et les dents en forme de spatules permettaient de pincer les petites branches des arbres avec une grande facilité. Des restes d’un animal, complets à 95%, ont été découverts en 1996 et récemment analysés par une dizaine de spécialistes américains, français et nigériens.

Selon les auteurs, " les proportions du corps de Jobaria sont analogues à celles d’un éléphant dont les os supportent très bien que l’animal se dresse sur les pattes arrières pour se nourrir ou lors des ébats amoureux ". Mais leur seule taille ne suffisait pas à impressionner l’adversaire. Ces dinosaures de la famille des sauropodes représentaient des proies particulièrement faciles pour les théropodes carnivores. Des traces de dents sur les os de quelques jeunes dinosaures témoignent des attaques passées d’Afrovenator abakensis.

Outre des dents spatulées très spécialisées, ces sauropodes avaient une allure extrêmement primitive avec notamment un museau court, un cou composé d’une petite douzaine de vertèbres et des épines neurales simples. La colonne vertébrale et la queue de l’animal étaient comparables à celles de Camarasaurus, un sauropode américain du Jurassique supérieur assez connu des chercheurs. Les paléontologues pensaient jusque-là que la lignée de sauropodes à dents spatulées avait disparue à la fin du Jurassique, plus de 20 millions d’années plus tôt. La découverte de Jobaria tiguidensis, du nom de la falaise de Tiguidi sous laquelle l’animal a été trouvé, prouve le contraire. La lignée archaïque à laquelle appartenait l’animal aurait divergé quelques 30 à 40 millions d’années plus tôt, au Jurassique moyen, et n’aurait pratiquement pas évolué depuis.

Des restes d’une autre espèce nouvelle de dinosaure sauropode, plus petite cette fois, ont été localisés par système GPS dans la région de Gadoufaoua : ceux de Nigersaurus taqueti et ses 13 mètres de long. L’animal possédait en plus d’un museau court et de narines externes non rétractées, des dents de remplacement très nombreuses, disposées en files sur plusieurs séries. Le squelette mis au jour dans la région ressemble pour certains points à Rayososaurus d’Amérique du Sud et Rebbachisaurus du Maroc. Cette découverte est dédiée, son nom l’indique, à Philippe Taquet, directeur du laboratoire de paléontologie du Muséum National d’Histoire Naturelle et premier découvreur de l’animal en 1976.

Ces nouveaux dinosaures découverts au Niger dans des niveaux stratigraphiques différents, fournissent un cadre historique au chapitre peu documenté des sauropodes africains du Crétacé inférieur. Au total, au moins trois lignées de sauropodes auraient survécu à cette époque en Afrique : la lignée primitive de Jobaria, une lignée de diplodocidé représentée par Nigersaurus et la lignée de titanosaure basale de Malawisaurus.
Ces trois familles de dinosaures auraient évolué à des vitesses différentes. Une analyse phylogénétique de 70 dinosaures non aviens, étalonnée sur une échelle des temps géologiques, montre que les transformations du squelette sont souvent épisodiques et non graduelles.

Référence : Paul C. Sereno, A.L. Beck, Bourahima Moussa, Didier Dutheil, H.C.E. Larsson, G.H. Lyon, R.W. Sadlier, C.A. Sidor, DJ Varrichio, G.P. Wilson et J.A. Wilson. " Cretaceous sauropods from the sahara and the uneven rate of skeletal evolution among dinosaurs ", Science, 12 novembre 1999

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