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Culture / Histoire / Société

Les Peuls

ORIGINES ...  
Présents dans tous les États de l’Afrique de l’Ouest ainsi qu’au Tchad, en République centrafricaine et au Soudan (850000), ils n’en constituent jamais le peuplement majoritaire, bien que le nord du Nigeria, la Guinée, le Sénégal, le nord du Cameroun et le Niger en comptent d’importantes communautés.
Riche de 6 millions d'individus, c'est un peuple d'éleveurs nomades : ils  sont fondamentalement des éleveurs de zébus (Bos indicus ),ou sédentarisés dispersés dans les savanes d'Afrique occidentale. Ils se nomment eux-mêmes Foulbés et parlent le fulfulde, une langue africaine qui présente des similitudes avec la langue wolof du Sénégal.
On les appelle Peuls dans les pays francophones et Fulani chez les anglophones. Leur origine a donné lieu à nombre de spéculations et remonte vraisemblablement à la désertification du Sahara il y a cinq millénaires.
Le vocabulaire d'un simple pasteur est très riche ; il dispose de plus de 10 mots pour décrire la quasi-totalité du poil de ses bêtes, de plus de 20 pour en donner les nuances de couleur ( les 3 couleurs de base étant le blanc, le brun, et le noir); il existe plus de 50 adjectifs pour évoquer le dessin du pelage.
Aussi ne sera-t-on pas étonné d'apprendre que la langue peule est particulièrement complexe.
Le pasteur peul est réputé pour son courage ; à l'aide de son seul gourdin, il est capable de protéger tout membre de son troupeau contre l'attaque d'une bête fauve. Sa seule richesse , c'est son troupeau : ses buffles & boeufs.
Lors de la saison des pluies, on s'arrête ; commence alors la période des mariages & des grandes cérémonies religieuses. Les jeunes, surtout les  Bororo, se font élégants, et se peignent le visage. Le maquillage devient un élément important de s"duction auprès des jeunes filles. Les Peuls ont conservé intactes leurs traditions. Qui n'a entendu parler du gerewol, ce concours de beauté des jeunes Peuls bororo, qui se pavanent, maquillés et parés de bijoux, devant les jeunes filles de la tribu ?
Si le sens esthétique des Peuls a été maintes fois remarqué - et admiré -, celui-ci ne s'exprime jamais par le biais d'une production matérielle durable ( masques, sculptures... ),mais plutôt à travers l'élégance corporelle, la création de parures ( habits, bijoux), ou les arts du discours et de la musique ...
 
INSTITUTIONS POLITIQUES  ...
Foncièrement individualistes et toujours prêts à fuir devant toute contrainte, les Peuls n’ont longtemps connu en fait d’autorité politique que celle qu’exerçait de façon très lâche le chef d’un fragment de lignage sur les siens et sur quelques familles isolées. L’islam amena ensuite, notamment au Sénégal et en Guinée, la constitution d’États, dans lesquels le pouvoir était constamment disputé entre plusieurs familles de lettrés guerriers. Les théocraties autoritaires de Sêkou Ahmadou et d’El Hadj firent preuve d’une cohésion et d’une efficacité plus grandes, mais ce furent les États nés de la «guerre sainte» d’Ousmân Foduye qui, en héritant des structures très élaborées des royaumes haoussas, purent disposer de l’organisation la plus complexe et la plus stable.



CULTURES ...
Islamisés de longue date, ils ont été à l'origine des grandes réformes religieuses du XIXe siècle (empire de Sokoto, 1804-1900; royaume peul du Macina, 1810-1861; empire toucouleur d'El-Hadj Omar, 1855-1864). Les Peuls Bororo du  Niger sont animistes et vivent uniquement de leurs troupeaux sur un territoire très touché par la sécheresse. Les Peuls islamisés sont en voie de sédentarisation et vivent en complémentarité économique avec les agriculteurs (échange des produits laitiers et de la fertilisation des champs par les bovins contre des céréales). Leur existence est fondée sur la possession des bovins dont ils négocient les sous-produits laitiers mais non la viande, car ils ne tuent pas et ne vendent pas leurs animaux.
Ils entretiennent avec leurs bêtes des relations quasi métaphysiques (la divination est basée sur la couleur et le dessin des robes des vaches), vestiges d'anciennes croyances qui s'estompent selon le degré d'islamisation.
 
Le Guerwal
Il s'agit de la fête des grand pasteurs du Sahel connus sous le nom de WODDABBE. Cette fête de transhumance des troupeaux de vaches aux longues cornes se déroule chaque année à Ingall dans l'Azawad où les nomades peuls et touaregs se retrouvent vers les pâturages salés de Tigguidan tessoum ("pâturage salé").
Des milliers de Peuls se retrouvent pour célébrer la fête de Guerwal ("fête de beauté"), habillés en tenue traditionnelle et parfaitement maquillés de mille couleurs, coiffures et tresses, banderoles et parfois de plumes d'oiseaux rares. Garçons et filles se heurtent dans un rythme de folie, d'amour et de fête sans repos durant des jours.

La Cure salée
La Cure salée est à la fois une fête historique et une fête nomade, touarègue plus particulièrement. Elle est organisée chaque année pour marquer la fin de l'hivernage et les départs des caravanes de sel car, à ce moment, il est nécessaire pour les animaux ayant du pâturage de réussir à avoir le sel de Bilma pour le consommer.
Ainsi, pour satisfaire les besoins en sel de leurs bêtes, chaque année fin septembre, après la saison des pluies, tous les nomades, Touaregs et Peuls, convergent vers le puits de Teggida n'Tessoumt où l'eau est fortement salée. Pendant toute la période où cette zone est riche en pâturages, les nomades profitent d'être ensemble pour faire la fête.
Toutes les différentes activités culturelles touarègues y sont presentées. Les spectacles y sont beaux et formidables: parades de chameaux, violons, tendé, danses, acrobaties coutumières, etc.

La langue peule est une langue africaine parlée par plus de 13 millions de locuteurs (estimation 1994) au Sénégal, en Gambie, en Guinée Bissau, en Guinée, au Mali, en Haute Volta, dans le nord du Togo et du Bénin, au Niger, au Nigeria, au Cameroun et au Tchad. Cette dispersion des locuteurs et leur puissance politique dans plusieurs régions donnent au peul une importance considérable.
Le classement du peul, admis aujourd'hui dans le groupe ouest-atlantique, a suscité bien des controverses entre les tenants d'une origine hamitique et les tenants d'une origine négro-africaine.
On distingue 5 principaux dialectes : fouta toro, fouta-djallon, macina, dialectes orientaux et bassin des voltas. Les variations dialectales affectent principalement le lexique mais l'intercompréhension est assez facile.
Le peul, qui ne comporte pas de ton, ne pose pas, a priori, de difficultés majeures de prononciation à un public occidental. Comme le bantou, c'est une langue à classes nominales. Son étude est difficile mais très intéressante car cette langue semble avoir gardé des traces non seulement de ses origines lointaines mais aussi des langues avec lesquelles elle a pu être en relation au cours de la prodigieuse migration du peuple peul. Encore aujourd'hui, le peul continue de se transformer au contact de locuteurs d'autres langues qui s'en servent et souvent le simplifient. Il se forme alors un pidgin peul. On rencontre également de nombreux cas de métissages linguistiques comme en témoignent les langues wolof et sérère dont la parenté avec le peul est reconnue. Mais le paradoxe de cette langue est de rester aussi homogène alors que ce peuple est présent dans des pays très éloignés les uns des autres. A côté de l'usage courant, subsiste un peul littéraire qui joue parfois le rôle l'un langage secret.

Les Peuls constituent la deuxième population nomade du Niger. Comme les TOUAREGS, ils se signalent, eux aussi, par la persistance de leurs moeurs et de leurs traditions. Mais, malgré leur grande réserve pour préserver leur originalité, ils subissent souvent l'influence des populations environnantes, au point que, selon leur aire de résidence, les peuls présentent toujours quelques petites différences les uns par rapport aux autres. L'unité ethnique n'est cependant jamais rompue. A ce titre il faut surtout signaler les " BORORODJIS", plus communément appelés les " PEULS BOROROS" (zone DAKORO - TANOUT) ; ils sont encore intégralement pasteurs, et nomadisent à longueurs d'année à la recherche de bons pâturages. Ils ont le culte de la beauté. D'où le soin méticuleux qu'ils mettent à entretenir leur corps, et plus particulièrement à rehausser l'attirance de leur visage et l'éclat de leurs yeux et de leurs dents. Ils ont un goût étonnant pour la parure, mais ce sont surtout les hommes qui passent le plus de temps à se maquiller. Leur habillement est relativement sommaire, marqué surtout par le nombre de bijoux : boucles d'oreilles, coiffures ornées de pièces, colliers de perles et autres breloques multicolores.

C'est que fidèles à leur paganisme ancestral, les BOROROS, qui vouent à leurs troupeaux un attachement qui semble lié à d'antiques cultes orientaux, sont encore très peu touchés par l'islam auquel ils n'acceptent généralement de se convertir qu'après l'âge de 40 ans. Ils ont ainsi, de certaines institutions sociales comme le mariage, une conception assez particulière : le jeune BORORO doit d'abord séduire sa " fiancée", puis il doit s'arranger pour l'enlever à sa famille. Le couple entreprend alors de parcourir toute la région, et s'aventure même quelque fois à l'étranger. Il n'acceptera un jour de se fixer que quand la " femme" devenue mère, aura le sentiment qu'elle a assez voyagé et qu'elle est enfin lasse de cette vie de bohème.



Source : http://niger.niameynet.com

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